Gestion de la santé animale

Le succès d’un parc d’engraissement dépend largement de la santé des bovins. L’une des clés pour garder les animaux en bonne santé est de contrôler les maladies dans le parc d’engraissement. Cela commence par l’achat d’animaux sains. En général, les parcs d’engraissement essaient d’acheter des bovins qui seront performants et qui fourniront un rendement économique maximal. 

Au cours des premiers jours qui suivent leur arrivée au parc d’engraissement, les bovins sont “traités” et reçoivent des vaccins et d’autres protocoles médicaux élaborés en concertation avec les vétérinaires consultants. D’autres mesures peuvent être nécessaires, comme l’écornage ou la castration, mais elles sont généralement effectuées avant l’arrivée dans les parcs d’engraissement. Ces procédures permettent de s’assurer que les bovins sont en bonne santé, qu’ils sont bien gérés et qu’ils n’apporteront pas de maladies dans le parc d’engraissement ou ne blesseront pas d’autres bovins. 

Une autre clé de la réussite de la gestion de la santé des bovins est la tenue de registres de production précis qui détaillent la santé et les vaccinations de l’animal. 

Antibiotiques

Les bovins peuvent être exposés à différents types de maladies tout au long de leur vie. Les bovins, comme les humains, ne sont pas naturellement immunisés contre certaines maladies et doivent recevoir des vaccins afin de développer une résistance. Les exploitants de parcs d’engraissement consultent des vétérinaires spécialisés pour élaborer des protocoles de santé animale.  

Les antibiotiques sont utilisés dans l’élevage bovin pour traiter les maladies. Les antibiotiques sont un type d’antimicrobien qui combat les infections bactériennes chez les humains et les animaux. Les antibiotiques destinés aux bovins sont utilisés pour aider un animal à retrouver ou à conserver une santé supérieure et à produire du bœuf sûr. 

Santé Canada classe les antibiotiques selon leur importance (faible, moyenne, élevée ou très élevée) en médecine humaine. La grande majorité (>88 %) des antibiotiques utilisés dans les parcs d’engraissement sont de catégorie IV (faible importance) et ne sont pas utilisés pour traiter les infections bactériennes en médecine humaine. Le deuxième segment le plus important (10,42 %) est celui des antibiotiques de catégorie III (importance moyenne), qui ne sont généralement pas les médicaments de choix en médecine humaine. Les catégories II et I les plus utilisées en médecine humaine (importance élevée ou très élevée) représentent collectivement moins de 1,5 % de l’utilisation totale dans les parcs d’engraissement.  

Les antibiotiques utilisés dans la production bovine sont soumis aux mêmes tests rigoureux que les antibiotiques utilisés pour les humains. La Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada doit approuver tous les médicaments vétérinaires avant qu’ils puissent être vendus au Canada. L’utilisation d’un médicament est approuvée seulement si : 

Les résidus d’antibiotiques dans le bœuf sont extrêmement rares. En fait, les résultats les plus récents du programme de dépistage des résidus dans les établissements de vente au détail de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) montrent une conformité de 99,9 %. Si des niveaux de résidus ont été détectés, la vente de la viande ou du produit à base de viande est interdite. 

La résistance aux antimicrobiens se produit lorsqu’un antimicrobien n’est plus efficace pour tuer ou ralentir la croissance d’une bactérie particulière. Un processus qui se déroule depuis des millions d’années. Lorsque des antibiotiques sont utilisés, les bactéries sensibles sont tuées, tandis que les bactéries résistantes survivent et se reproduisent. L’utilisation inappropriée ou excessive d’antibiotiques (chez le bétail, les humains ou les animaux de compagnie) peut accélérer ce processus naturel. 

En 1994, des représentants du gouvernement et de l’industrie ont élaboré un programme de sécurité alimentaire à la ferme, axé sur les producteurs, afin d’assurer la production d’un bœuf sûr et de haute qualité, de manière responsable. Le programme Verified Beef Production Plus TM comprend des exigences sur la sélection, l’utilisation et l’élimination appropriées des antibiotiques. 

L’Agence de la santé publique du Canada: surveille la résistance aux antimicrobiens chez les animaux destinés à l’alimentation depuis 2002 par le biais du “Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA)”. Le programme effectue une surveillance à la ferme, dans les abattoirs et sur la viande vendue au détail : l’agence fait part de ses observations dans des rapports annuels qui sont accessibles au public : Les résultats obtenus à ce jour suggèrent que le degré de résistance aux antibiotiques utilisés dans l’industrie du bœuf n’augmente pas, surtout pour les antibiotiques importants en médecine humaine.

L’ACB soutient depuis longtemps l’utilisation responsable et judicieuse des antibiotiques. En 2019, l’ACB a approuvé une Déclaration officielle sur la gestion des antimicrobiens lors de son assemblée générale annuelle à Ottawa. 

Membre de la Table ronde mondiale sur le boeuf durable (TRMBD), la déclaration de l’ACB reflète la Déclaration officielle sur la gestion des antimicrobiens de 2018 et ses principes concernant ce qui devrait être fait par la chaîne de valeur du bœuf pour gérer les antibiotiques de manière responsable. D’éminents experts canadiens en santé animale et en médecine vétérinaire ont contribué à l’élaboration de la déclaration de la TRMBD pour s’assurer que ses principes sont à la fois acceptés à l’échelle mondiale et applicables à la production canadienne de boeuf.  Vous trouverez plus d’informations sur la résistance aux antibiotiques ici. 

Exigences réglementaires

Au Canada, l’utilisation de médicaments dans les aliments du bétail est réglementée par deux ensembles de lois : la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement sur les aliments et drogues, qui sont administrés par la Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada, et la Loi relative aux aliments du bétail et le Règlement sur les aliments du bétail, qui sont administrés par l’ACIA. Par bétail, on entend les bovins, les moutons, les chevaux, les poulets, les dindes, les oies, les canards, les porcs, les lapins, les poissons, les visons et les renards.

Le Compendium des brochures d’ingrédients médicamenteux (CBIM) est une liste de prémélanges médicamenteux qui ont été approuvés et auxquels un numéro d’identification de médicament (DIN) a été attribué par Santé Canada. Ces prémélanges peuvent être utilisés sans surveillance vétérinaire dans les aliments pour animaux, à condition qu’ils soient utilisés conformément au CBIM (c’est-à-dire pour les espèces approuvées, à la concentration approuvée). Ce document précise les espèces d’animaux d’élevage, le niveau de médication, le mode d’emploi et le but pour lequel chaque ingrédient médicamenteux peut légalement être utilisé, ainsi que la marque de chaque ingrédient médicamenteux dont l’utilisation est approuvée au Canada. La seule exception concerne les aliments préparés selon l’ordonnance d’un vétérinaire.

Hôpital pour bovins

La santé des bovins dans les parcs d’engraissement est de la plus haute importance. C’est pourquoi chaque parc d’engraissement dispose d’un hôpital pour bovins où les animaux malades sont examinés et traités.  Les bovins sont examinés quotidiennement pour détecter tout symptôme de maladie. Le personnel vérifie régulièrement les enclos et évalue la santé des bovins. Tout animal présentant des signes de maladie est transporté de l’enclos à l’hôpital pour les bovins. L’historique des traitements de santé de chaque animal est soigneusement documenté.